Alors même que nous sommes entourés d’outils censés nous en faire gagner, nous avons le sentiment de manquer de temps. Ce paradoxe illustre ce que le sociologue Hartmut Rosa appelle « l’accélération sociale ». Les technologies, en multipliant les interactions, n’ont pas allégé nos vies : elles les ont saturées. Selon l’AXA Mind Health Report (1), en 2024, 27 % des arrêts maladie en Europe étaient liés au stress, à l’anxiété ou au burn-out, soit quatre points de plus qu’en 2023. Plus nous cherchons à aller vite, plus nous perdons la capacité d’habiter le présent. Nos vies se concentrent sur « faire » plutôt que sur « être ». L’attention se fragmente, la présence devient rare. Cette pression s’invite aussi au travail : selon l’Observatoire français de l’infobésité et de la collaboration numérique (2), 31 % des salarié.es sont exposé.es à une hyper-connexion source de stress. En somme, ce n’est pas la quantité d’activités qui use, mais l’impossibilité de disposer de séquences de temps pour se concentrer ou se régénérer.
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