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Le Baromètre de l’Hôtellerie

Le très réputé cabinet d’études et de conseil MKG, spécialisé dans l’analyse de l’industrie touristique et hôtelière, vient de publier un « premier bilan de l’été 2020 ». Point positif : le taux d’occupation des hôtels en France est largement supérieur à ceux des autres destinations touristiques en Europe. Revue de détail en chiffres.

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État des lieux

Vanguélis Panayotis, CEO de MKG ConsultingDes chiffres encourageants malgré tout, 80% du parc hôtelier français avait rouvert mi-août – trois mois après le déconfinement – selon un « premier bilan de l’été » du cabinet d’études et de conseil MKG. À titre de comparaison, seuls 17% des hôtels étaient ouverts en avril dernier en pleine crise sanitaire. La France a ainsi limité la casse, comparé à ses voisins européens.
En effet, en juillet, les hôtels de l’Hexagone ont affiché une moyenne de 50% de taux d’occupation, alors qu’en Allemagne, en Italie et au Portugal, la barre des 35% n’était pas franchie. L’Espagne n’atteignait même pas celle des 30%. Mais la situation varie en fonction des catégories et des territoires.
Ainsi, alors que sur le littoral tout a logiquement repris pour la saison estivale, à Paris seulement 47% des chambres habituellement disponibles sont ouvertes à la réservation. « En effet, de nombreux hôtels, faute de clients, ont pris la décision de ne rouvrir leurs portes que début septembre. En Province hors littoral, ce ratio est tout de même plus important avec 90% de l’hôtellerie ouverte à la mi-août », comme le souligne Vanguélis Panayotis, CEO de MKG Consulting (notre photo).

De même, les établissements les plus haut de gamme, dont la demande est très dépendante des clientèles internationales, sont bien moins nombreux à avoir rouvert (59% en 5* à l’échelle nationale, et seulement 29% à Paris) que les établissements de 3* ou moins (avec plus de 9 chambres sur 10 de nouveau disponibles à la vente). Quant au taux d’occupation à l’échelle nationale, on a frôlé les 50% en juillet, pour atteindre 62,6% durant les deux premières semaines d’août. Une moyenne toutefois en baisse de 20,2 points sur ces six semaines par rapport à 2019.

Baromètre de l’Hôtellerie


 

Certaines régions résistent bien

Les résultats sont assez hétérogènes selon les territoires. En effet, si les hôtels de la capitale ou des grandes métropoles situées à l’intérieur du pays affichent des baisses de fréquentation allant de -50 points pour Paris intra-muros à -15 points pour Lyon, les performances sont nettement meilleures sur les zones situées sur le littoral français ainsi qu’en Auvergne-Rhône-Alpes.

Le Lac de Sancy en Auvergne-Rhône-Alpes

La Région Sud annonce une fréquentation française en hausse en juillet et jusqu’à mi-août. Toutefois les clientèles étrangères font comme prévu défaut. Entre le 1er juillet et le 12 août, la fréquentation française de la région s’affiche en progression de 23% par rapport à 2019. Cette clientèle était principalement originaire de quatre régions : Île-de-France (35%), Auvergne-Rhône-Alpes (21%), Hauts-de-France (10%) et Occitanie (7%). La clientèle internationale, la plus contributrice à l’économie, marque quant à elle un important retrait : -38% par rapport à 2019.
Les hôtels situés le long de la Côte d’Opale affichent par exemple une hausse de 4,5 points de leur fréquentation par rapport à août 2019. Les établissements installés sur le littoral breton et la façade atlantique affichent quant à eux des taux d’occupation, certes en baisse, mais moins bas que prévu. À titre d’exemple, les villes du Havre et de la Rochelle enregistrent des baisses de taux d’occupation inférieures à 2,5 points par rapport à l’été 2019, des chiffres performants au regard de la crise du coronavirus.
Côté Auvergne-Rhône-Alpes, la fréquentation touristique pour l’été 2020 a été jugée bonne pour 7 professionnels sur 10 quand seulement 37% étaient optimistes en juin quand au déroulement de l’été (Source Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme).
Lionel Flasseur, Directeur Général d’Auvergne-Rhône-Alpes TourismeCette saison 2020 est caractérisée par une forte fréquentation française, notamment des clientèles de proximité. Les habitants de la région ont ainsi réalisé 46% de la fréquentation touristique en juillet et 31% au mois d’août contre 25% en moyenne les autres années.
La clientèle internationale a été, sans surprise, en repli (9% des nuitées en août cette année contre 22% en août 2019) avec un faible niveau de fréquentation britannique et un recul de la clientèle néerlandaise. En revanche, la clientèle belge a été noté présente.
Pour Lionel Flasseur, Directeur Général d’Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme :
« la fréquentation observée cet été a été globalement satisfaisante, avec des taux d’occupation plutôt élevés même s’il peut évidemment y avoir quelques différences selon les territoires. L’effort des professionnels pour garantir la sécurité sanitaire de leurs clients a payé. De même, la mobilisation collective des institutions touristiques pour mieux faire connaître les offres de tourisme et de loisirs de notre région aux clientèles de proximité a également porté ses fruits ».

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Constats observés au niveau national

La fréquentation touristique au cours de la saison estivale 2020 a été globalement meilleure qu’espérée, grâce à une mobilisation générale de la fréquentation française et notamment des clientèles de proximité.

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De manière générale, les destinations positionnées prioritairement sur le haut de gamme, avec un niveau d’internationalisation important, ont eu davantage de difficultés à compenser les baisses de fréquentation (Côte d’Azur, Alsace…). Au-delà de la fréquentation, il y a une inquiétude générale sur le niveau de la consommation.
Et la rentrée ? À l’heure où nous écrivons, rien n’est gagné selon MKG. « Dans un contexte inédit, le tourisme français résiste mieux que ses concurrents. Malgré le trou d’air de l’avant-saison, beaucoup de destinations ont réussi à limiter l’hémorragie. (…) Mais dès début septembre, nous allons entrer dans une nouvelle séquence où la clientèle affaires, qui représente les 2/3 du CA de l’hôtellerie française sur l’année, devra prendre le relais des vacanciers », prévient ainsi Vanguélis Panayotis, le CEO de MKG Consulting.
En effet, les prévisions de fréquentation pour le mois de septembre restent pour l’instant assez timides. Les professionnels sont inquiets pour la suite eu égard aux évolutions de la pandémie, à la faiblesse du tourisme d’affaires (congrès, séminaires…).
Tous espèrent que la tendance de réservation en dernière minute sera aussi valable pour l’arrière-saison. Ils considèrent qu’il faudra attendre 2022 pour retrouver une situation normale au sein de leur entreprise.

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