Le bien-être mental est désormais un marché à part entière. En novembre dernier, le Global Wellness Institute (GWI) a révélé les résultats de son étude majeure de l’année 2020 : « Définir le Marché du Bien-Être Mental ».
Il s’agit de la première fois qu’une étude se dédie à définir le bien-être mental, par opposition à la santé mentale, et en précise les concepts clés ainsi que les approches. C’est également la première fois que la recherche aborde le bien-être mental en tant que marché à l’échelle internationale, en identifiant et mesurant ses activités clés.
Revue de détails en chiffres.

L’étude détaillée (115 pages) révèle que le marché mondial du bien-être mental représente 120,8 milliards de dollars, en se basant sur la dépense de consommation des ménages dans les quatre catégories suivantes :

• sens, espaces et sommeil (49,5 milliards de dollars);
• la neutraceutique et la phytothérapie pour booster ses fonctions cognitives (34,8 milliards de dollars);
• le développement personnel (33,6 milliards de dollars);
• la méditation et la pleine conscience (2,9 milliards de dollars). Le bien-être mental est désormais un marché à part entière.

En rajoutant cette nouvelle catégorie dans sa cartographie de l’industrie mondiale du bien-être, le GWI rend compte d’un ensemble d’activités importantes pour le bien-être qui, jusqu’à aujourd’hui, n’étaient pas prises en compte dans ses analyses économiques.

« Le bien-être mental, son concept et ce qui le caractérise en tant que marché, demeurait jusqu’à présent un sujet très vague. Il était grand temps de clarifier ce dont il s’agit et de définir ses secteurs d’activité », dit Ophelia Yeung, directrice de recherche, GWI.

« Cette étude revêt un caractère d’urgence. De nombreuses études menées sur l’impact de la pandémie ont montré que les bouleversements sociaux et économiques qui en découlent font des ravages sur notre bien-être mental. Nous sommes ravies que cette étude puisse être publiée car les individus sont clairement à la recherche de stratégies alternatives pour faire face à la situation actuelle. Nous faisons le vœu que cette étude montre à quel point il est important de favoriser le bien-être mental et que nous pouvons tous – entreprises, gouvernements et individus – jouer un rôle dans cette crise croissante », rajoute Katherine Johnston, directrice de recherche, GWI.

« En rajoutant le bien-être mental dans sa cartographie de l’industrie mondiale du bien-être, le GWI rend compte d’un ensemble d’activités importantes pour le bien-être qui, jusqu’à aujourd’hui, n’étaient pas prises en compte dans ses analyses économiques »

Le Marché du Bien-Être Mental

L’étude explique en détail ce qui est considéré comme faisant partie du marché du bien-être mental, ce qui ne l’est pas, et pourquoi. Quatre secteurs ont été sélectionnés car il s’agit des secteurs qui ont été explicitement identifiés par les consommateurs et les entreprises comme étant associés au bien-être mental. Les quatre secteurs identifiés comme faisant partie de ce marché naissant sont :
1. sens, espaces et sommeil,
2. la neutraceutique et la phytothérapie pour booster ses fonctions cognitives,
3. le développement personnel,
4. la méditation et la pleine conscience.

Sens, Espaces & Sommeil
49,5 milliards de dollars

S’agissant de la plus grande catégorie au sein du marché de bien-être mental, elle regroupe les produits, services et concepts qui s’adressent aux sens et à la connexion corps-esprit, avec la prise de conscience grandissante de l’influence des stimuli environnementaux sur notre état d’esprit, niveau de stress et qualité de sommeil. Ce segment comprend tout ce qui a rapport au son (la sonothérapie, le bruit blanc, le contrôle actif de bruit et la musique Wellness) ; à la perception olfactive (l’aromathérapie, les senteurs et diffuseurs d’ambiance pour la maison) ; au toucher (les objets anti-stress, les couvertures lestées) ; et à la lumière (l’éclairage centré sur l’humain, les appareils de luminothérapie grand public). Il comprend également les expériences multisensorielles (des cabines de flottaison à la sylvothérapie) proposées dans les destinations Wellness, Spas et centres de fitness et de loisirs ; ainsi que les services en design d’intérieur et en architecture basés sur l’expérience sensorielle (par exemple : le design biophilique et l’éclairage circadien).

« Au vu de l’accélération des autorisations de mise sur le marché, les médicaments à base de plantes psychédéliques seront de plus en plus utilisés pour le bien-être mental »

La Neutraceutique et la Phytothérapie pour booster ses fonctions cognitives
34,8 milliards de dollars

Ce secteur concerne les produits nutritionnels oraux dont le but est d’améliorer la santé mentale et le bien-être mental : des compléments alimentaires naturels aux phytomédicaments, en passant par les aliments neutraceutiques et les aliments et boissons fonctionnels… les possibilités abondent pour booster ses fonctions cognitives et améliorer la qualité de son sommeil. Cette catégorie comprend également les produits à base de cannabidiol qui, depuis ces dernières années, sont de plus en plus utilisés pour le bien-être mental et considérés comme médicaments dans certains pays. Ainsi, les dérivés du chanvre dont le cannabis CBD font de plus en plus leur apparition dans les formulations des compléments alimentaires. Cette catégorie comprend également les produits à base de champignons fonctionnels ainsi que de psilocybine qui fait l’objet d’une course à la publication d’études cliniques au sujet de son utilisation dans le traitement d’un grand nombre de troubles mentaux et de problèmes psychiques ou émotionnels.
Au vu de l’accélération des autorisations de mise sur le marché à des fins thérapeutiques dans différents États, les médicaments à base de plantes psychédéliques seront de plus en plus utilisés aux États-Unis, à la fois pour le bien-être mental et pour le traitement de troubles mentaux. Par exemple, début novembre l’état d’Oregon a approuvé l’utilisation thérapeutique des champignons hallucinogènes et le District de Columbia a voté des mesures dépénalisant la psilocybine et autres plantes psychédéliques.

Le Développement Personnel
33,6 milliards de dollars

Ce secteur regroupe un large éventail d’activités associées au développement personnel : livres, médias, vidéos, applications, plateformes digitales ; les gourous de développement personnel et les influenceurs ; les coachs personnels, les coachs de vie ; les cours, ateliers et retraites ; les organisations d’entraide ; les produits et services visant l’amélioration cognitive ; et les récentes organisations, applications et plateformes digitales qui combattent la solitude et l’isolement.

La méditation & la pleine conscience
2,9 milliards de dollars

Bien que la méditation et la pleine conscience soient certainement les pratiques auxquelles on pense en premier lorsqu’on évoque « le bien-être mental », en réalité il s’agit du plus petit secteur (mais en croissance rapide), car bien que des millions de personnes autour du globe pratiquent, seule une petite partie dépense de l’argent en méditation.

« Une demande forte pour les accessoires de méditation et les produits de pleine conscience »

Cette catégorie comprend toutes les formes de méditation et de pratique de pleine conscience (par exemple : travail sur la respiration, la visualisation ou l’imagerie mentale guidée, les exercices de relaxation) ; ainsi que les produits et les services qui viennent compléter ces pratiques. Les dépenses concernent majoritairement les cours, professeurs, retraites, livres et plateformes digitales, avec les applications mobile (telles que Calm, Headspace, Insight Timer) qui ont largement contribué à l’engouement des consommateurs.
La demande est particulièrement forte en ce qui concerne les accessoires de méditation (par exemple : coussins, perles, carillons) ; les produits de pleine conscience (par exemple : journaux, livres de coloriage) ; ainsi que les objets connectés permettant de suivre, mesurer et optimiser les séances de méditation (par exemple : casques, lunettes, accessoires-capteurs, lampes) dont beaucoup se basent sur le biofeedback, le neurofeedback et les technologies de réalité virtuelle.